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15 septembre 2008 1 15 /09 /septembre /2008 18:36

 

Agnès vit à Bruxelles avec son mari et ses jumeaux adolescents, Suzanne et Etienne. Un matin, un coup de fil lui apprend brutalement la mort de sa fille aînée Elisabeth (née d’un premier mariage) et de son gendre, tués sur le coup dans un accident de voiture. Bouleversée, Agnès quitte tout pour se rendre en Allemagne où vivait sa fille. En dépit du drame, il faut faire face, s’occuper des deux enfants en bas âge d’Elisabeth, organiser les funérailles, trier les papiers, vendre la maison du couple. Agnès se plonge à corps perdu dans ces tâches pour oublier son deuil, mais ce qu’elle découvre alors de la réalité de la vie de sa fille n’est pas de nature à lui apporter la paix. Au fil de ses recherches, Agnès va de surprises en stupéfactions, et redécouvre une jeune femme inconnue, sa propre fille, dont la mort renferme comme un message laissé à son intention.

Un très beau roman. Le sujet du deuil peut rebuter, mais il faut aller au-delà de cette appréhension. Isabelle Hausser sait parler de tout, du deuil avec légèreté, comme de la joie avec gravité. Jamais de pesanteur ou de pathos inutile dans ce livre. Si le drame éclate comme un coup de tonnerre dès les premières pages, on ne s’y enlise pas. Pas plus qu’on ne s’appesantit sur les clichés de la relation mère-fille. Car Agnès est auteur de roman policier. Et son instinct de détective va prendre le dessus, à la vue des zones d’ombre de la vie de sa fille. Une façon pour elle de surmonter le chagrin. Et pour l’auteur de capter l’attention du lecteur jusqu’au dénouement.

L’humour n’est pas absent non plus. Isabelle Hausser possède un solide sens du cocasse et le talent d’insérer facilement ces moments drôles en dépit de la gravité du sujet. S’y ajoutent une écriture limpide et poétique, des personnages très travaillés auxquels on s’attache, notamment le petit Fabian âgé de cinq ans, dont les réflexions enfantines mais jamais puériles donnent au livre un charme supplémentaire.

Isabelle Hausser fait partie de ces écrivains dont on ne parle pas assez ! La Table des enfants est - à mon avis - sa grande réussite. Elle a obtenu le prix Giono en 2001 et le Grand Prix des Lectrices de ELLE en 2002 pour ce roman.

Vous trouverez bientôt ici d’autres billets consacrés à ses principaux romans, notamment Une comédie familiale, La chambre sourde, et Le Passage des Ombres.

Pour ceux qui s’intéressent à l’écriture et au métier d’écrivain, Isabelle Hausser a donné une conférence sur le sujet en 2002, que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

Bonne lecture !

Isabelle Hausser, La Table des enfants, Livre de Poche, 569 pages.

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commentaires

K
Ah ah ! cela me donne envie de le lire, et comme dans le challenge ABC où je me suis inscrite je n'ai pas de lettre H ...
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Affligé d'une mémoire de poisson rouge et aussi d'un bon coup de fourchette, l'auteur tente par ce blog d'atteindre un double objectif ; garder une trace de ses lectures et répondre à la question quotidienne "qu'est-ce qu'on va bien pouvoir manger ce soir?" Aucun rapport, dites-vous? Effectivement...